La nouvelle passe relativement inaperçue : à partir de janvier prochain, le tri des biodéchets sera obligatoire pour les professionnels, mais aussi pour les ménages. Il s’agit en réalité d’une application d’une loi de début 2020, la loi AGEC pour Anti-gaspillage pour une économie circulaire. Et lorsque l’on parle de biodéchets, le terme prend en compte à parts égales les restes alimentaires – dits aussi déchets de cuisine et de table ou DTC – et les déchets verts.
Pourquoi une réglementation sur les biodéchets ?
Les Français se sont progressivement habitués au tri de leurs déchets, en séparant et en jetant dans des poubelles ou containers dédiés les emballages, ainsi que le verre. Aujourd’hui, 89% trient leurs déchets, seulement la moitié déclarent toutefois le faire systématiquement. Séparer les bouteilles en plastique ou en verre, pour schématiser, engendre parfois des difficultés, notamment en ville où les bacs de tri manquent parfois à l’appel.
Il n’empêche que ce geste écocitoyen réduit les émissions de CO², évite le gaspillage des ressources naturelles grâce au recyclage. Mais il reste encore annuellement dans nos poubelles quelque 24,8 millions de tonnes de biodéchets qui ne demandent qu’à être valorisés. En effet, nos déchets alimentaires et nos déchets verts peuvent être compostés pour ensuite retourner à la terre et enrichir les sols, ou bien produire de l’énergie via la méthanisation. Au lieu de finir incinérés ou enfouis tel quels.
La nouvelle réglementation entre dans le cadre d’une mise en œuvre progressive de la loi AGEC et des règlementations précédentes, comme la loi Grenelle 2 de 2010 : les professionnels produisant plus de 10 tonnes de biodéchets chaque année sont soumis à l’obligation de tri à la source depuis 2016, ceux produisant plus de 5 tonnes depuis le 1er janvier 2023. Demain donc, place au tri pour tous, et dès le premier kilo.
Comment composter ses déchets selon la configuration de son logement
Les particuliers ayant un jardin ont déjà pris l’habitude de porter leurs déchets verts en déchetterie. La nouvelle obligation va donc concerner plus particulièrement les ménages et leurs déchets alimentaires. A ce sujet, on entend par déchets alimentaires ou plus précisément déchets organiques les restes de repas autant que les coquilles d’œufs, les épluchures, le marc de café et les sachets de thé (sans agrafe !). Ces déchets alimentaires représentent aujourd’hui au moins 24% du contenu de nos poubelles. Des produits du quotidien comme les mouchoirs en papier et les feuilles d’essuie-tout, tout autant que des déchets verts et bruns (fleurs fanées, feuilles coupées…) font partie du lot.
Deux solutions principales s’offrent aux ménages pour la revalorisation des déchets :
- Le compostage individuel, avec un équipement adapté pour les maisons extérieures, les appartements, les copropriétés
- La dépose de sacs en kraft dans des bornes à compost, comme celles qui trouvent peu à peu leur place dans le paysage urbain lyonnais
Avec un bac ou un lombricomposteur adapté à son espace de vie, et un peu de patience, il est tout à fait possible de fabriquer son propre compost. La transformation des déchets se fait lentement, sous l’action de la chaleur et d’un apport en oxygène (un mélange régulier), et par le développement de micro-organismes. Le compostage est parfaitement adapté aux copropriétés disposant d’un espace extérieur, notamment celles qui accueillent des jardins partagés. L’amendement obtenu avec le compost, c’est-à-dire une substance destinée à améliorer les propriétés physiques des sols, peut ensuite être réparti au pied des plantes, des massifs, sur le sol… Il est particulièrement riche en nutriments.
Le « compostage maison » nécessite cependant quelques efforts, de maintien de l’humidité et d’aération du mélange. Si vous vivez en appartement et que les vers de terre vous donnent la nausée, préférez l’option borne à compost de votre ville !
Les collectivités locales en première ligne pour mettre en œuvre les solutions
Les collectivités territoriales, communes, communautés de communes, agglomérations ou métropole sont au centre de cette nouvelle obligation de tri des biodéchets. Il leur revient en effet de proposer des solutions à leurs concitoyens, entre composteurs individuels, composteurs collectifs à l’échelle d’une copropriété, d’une rue, d’un quartier, etc., points d’apport volontaire ou bien encore collecte en porte à porte.
La plupart fourniront sans nul doute une information et feront œuvre de sensibilisation. Pour la Métropole de Lyon par exemple, les ambassadeurs du tri vont à la rencontre des habitants et toute l’information est déjà disponible sur le site du Grand Lyon. Bourgoin-Jallieu a pour sa part installé des sites de compostage collectif, mais le Syndicat Mixte Nord Dauphiné, en charge de la collecte des déchets et des déchetteries du territoire, n’a pas encore communiqué – ou brièvement.
La Régie Immobilière Fiducia – RIF accompagne les copropriétés au quotidien. Besoin d’en savoir plus sur la valorisation des biodéchets et le compostage ? Un geste simple, contactez-nous 🙂 !