Rechercher un logement étudiant pour son enfant à quelques semaines de la rentrée universitaire relève, pour les parents, du parcours du combattant. À Lyon comme ailleurs, ils sont parfois contraints de se tourner vers des solutions temporaires. En cause, la pénurie de logements étudiants et un manque cruel d’appartements de petites surfaces, studios ou T1.
La pénurie de logements étudiants à Lyon comme dans toute la France
Pour les étudiants de France et de Navarre, le premier mur est celui des logements en résidence universitaires, gérées par les CROUS (Centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires). Seuls 6% bénéficient de tels hébergements, réservés aux étudiants boursiers. Et encore ! Le magazine L’Etudiant relevait à la rentrée 2022 l’existence de 233 000 logements étudiants à caractère sociaux… pour 700 000 étudiants boursiers.
La grande majorité des parents doit donc se « rabattre » sur le parc privé et tenter de trouver une place en résidence étudiante ou un petit logement de type studio ou T1. Là encore, c’est le parcours du combattant.
La pénurie de logements étudiants est par exemple détaillée par les Observatoires territoriaux du logement des étudiants (OTLE), créés lors du précédent quinquennat comme outil d’aide à la décision pour les collectivités locales. On y apprend ainsi que la Métropole de Lyon disposait en 2020 de 34 808 places dédiées aux étudiants dans les résidences universitaires et cités U, résidences services, foyers de jeunes travailleurs, internats, etc.
À la même date, la ville et son agglomération accueillaient (et accueillent encore aujourd’hui) plus de 175 000 étudiants. Tous, bien entendu, n’arrivent pas avec leurs cartons puisque vivant déjà dans la métropole, heureusement.
Une demande largement supérieure à l’offre pour les petits logements
Entre la finalisation des inscriptions dans l’enseignement supérieur et les attributions des logements dans les CROUS, le mois d’août est la période clé pour rechercher un logement étudiant en vue de la rentrée universitaire. Jeunes et parents s’aperçoivent rapidement du marché tendu et du manque d’offres de petits logements. Capital a ainsi établi un indice de tension sur une trentaine de ville et sur une échelle de 1 (demande inférieure à l’offre) à 5 (demande supérieure de 50% à l’offre). Sans surprise, l’indice atteint un score maximal dans les plus grandes villes universitaires, dont Lyon, quand il se situe à 3 dans des villes comme Caen, Chambéry, Le Havre, Reims ou Orléans. À ce niveau, la demande n’y est « que » de 25% supérieure à l’offre.
Studio ou appartement une pièce, les étudiants peinent donc à se loger un peu partout, et à Lyon un peu plus qu’ailleurs. « J’hallucine face à la difficulté de trouver un logement à Lyon, témoignait en juillet une maman dans le journal Le Progrès. Même à Paris, nous avions trouvé relativement facilement ». La mère de famille racontait ainsi le parcours type de parents en recherche de logement pour leur étudiant d’enfant : « Nous avons déposé une dizaine de dossiers, sans réponse ou alors les logements nous passent sous le nez ». Les annonces immobilières sont scrutées, les visites prises d’assaut.
Ce type de logements, les « petites surfaces », représente pourtant la majorité des locations immobilières à Lyon : 41% contre 27% pour les T2 et 16% pour les T3. 52% des logements sont par ailleurs loués meublés, selon les chiffres d’une étude Locservice. Ces offres attirent logiquement les étudiants, mais aussi les jeunes actifs créant ainsi une concurrence. Il n’est pas rare que les propriétaires reçoivent entre 100 et 200 demandes pour leur logement.
Autre écueil, et malgré l’encadrement des loyers mis en place sur les villes de Lyon et de Villeurbanne, le coût des locations reste cher. Il est, de plus, proportionnellement moins intéressant sur ces petits logements. Quand le prix moyen d’une location est de 17€/m² en ce mois d’août 2023 à Lyon, il atteint 20,7€/m² pour un appartement une pièce, et même 24,3€/m² pour un T1 meublé (chiffres Se Loger, août 2023).
Des solutions pour trouver un logement étudiant au dernier moment
Certains parents désespérés, pour peu qu’ils en aient les moyens, en viennent à réserver des logements Airbnb pour leurs enfants, au moins pour les premières semaines de leur année universitaire. Or ces mêmes locations de courte durée contribuent à alimenter la pénurie, le système s’avérant plus lucratif pour les propriétaires. À la rentrée 2022, le magazine L’Etudiant relevait ainsi que 9 000 logements lyonnais étaient proposés sur les plateformes Airbnb et Cie, soit autant que le nombre d’appartements disponibles sur le marché locatif étudiant.
Quelle solutions ? C’est la question que se posent de nombreux étudiants et leurs parents. La colocation en est une : louer à plusieurs un logement plus vaste. Elle peut aussi être solidaire, avec par exemple les Kaps – colocations à projet solidaire – de l’association AFEV, ou intergénérationnelle.
En particulier dans des métropoles comme Lyon et des régions comme Auvergne-Rhône-Alpes, où le réseau des transports en commun, est bien développé, s’éloigner du centre-ville pour rechercher un logement en agglomération peut également s’avérer judicieux.
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